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Dommages de travaux publics

La condamnation du maître d’ouvrage public à garantir indemne le constructeur lorsque la réception des travaux à l’origine des dommages a été prononcée sans réserve

Par une décision du 27 avril 2021, mentionné aux Tables du Recueil, le Conseil d’État confirme l’arrêt de la Cour administrative d'appel de Nancy qui condamne le mandataire du groupement d’entreprises chargé des travaux d’extension du réseau de chauffage urbain, dont l’Eurométropole de Strasbourg est maître d’ouvrage, à payer à l’exploitant d’une ligne à haute tension enterrée une provision tendant à réparer les désordres qui ont affecté, pendant la réalisation des travaux, la ligne à haute tension et qui condamne le maître d'ouvrage public à garantir intégralement la société de travaux des condamnations prononcées. Pour ce faire, le Conseil d’État retient que l'Eurométropole de Strasbourg n’établit pas avec un degré suffisant de certitude l'existence d'une faute de l’exploitant d'une gravité telle qu'elle serait la cause exclusive des dommages ou que ces derniers résulteraient d’un cas de force majeure si bien que l’exploitant du réseau, tiers victime d’un dommage accidentel de [...]
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Appel en garantie et dommages causés aux tiers

C'est une solution vivement critiquée par la doctrine qui a été une nouvelle fois confirmée par le Conseil d'Etat dans une décision récente : si un constructeur poursuivi par la victime d'un dommage de travaux publics peut demander à être intégralement garanti par le maître d'ouvrage des travaux, ce dernier en revanche, s'il est poursuivi par un tiers, ne peut exercer d'action en garantie contre le constructeur si la réception est intervenue sans réserve, quand bien même la faute du constructeur serait incontestable. Il résulte de ces principes une asymétrie évidente, en faveur du constructeur. En droit, cette différence de traitement peut toutefois se justifier dans la mesure où la réception des travaux sans réserve a pour effet de transférer la garde au maître de l'ouvrage ainsi que d'éteindre les relations contractuelles entre ce dernier et son co-contractant. La réception des travaux sans réserve n'exonère cependant pas le constructeur de [...]
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CE, 9 décembre 2016, Société Colas Ile-de-France Normandie, n° 395228

Dans une décision du 9 décembre 2016, à mentionner aux tables du recueil Lebon, le Conseil d’Etat a reconnu la compétence du juge administratif s’agissant d’un dommage impliquant un véhicule à moteur, mais dont la cause déterminante réside dans la conception ou l’exécution d’une opération de travaux publics. Pour ce faire, le Conseil d’Etat a d’abord jugé que lorsque des travaux sont réalisés, dans un but d’intérêt général, sur un ouvrage appartenant à une personne publique, pour le compte de la collectivité, ils ont le caractère de travaux publics, sans que ne puisse y faire obstacle la circonstance que ces travaux soient exécutés sous maîtrise d’ouvrage d’une société d’économie mixte ne pouvant être regardée comme le mandataire de la personne publique propriétaire. Puis, la Haute juridiction a relevé que si l’article 1er de la loi du 31 décembre 1957 attribue « aux tribunaux judiciaires compétences pour statuer sur les actions […]

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