Élu victime d’agression : les assemblées et les associations d’élus peuvent désormais se constituer partie civile

Cette nouvelle loi permet aux assemblées d'élus et aux différentes associations d'élus de se constituer partie civile pour soutenir au pénal, une personne investie d'un mandat électif public victime d'agression.

Textes 2 février 2023

A été publiée au JORF du 25 janvier 2023, la loi n°2023-23 du 24 janvier 2023 visant à permettre aux assemblées d’élus et aux différentes associations d’élus de se constituer partie civile pour soutenir pleinement, au pénal, une personne investie d’un mandat électif public victime d’agression.

La loi vient modifier l’article 2-19 du Code de procédure pénale, dont les deux premiers alinéas sont remplacés par six alinéas ainsi rédigés :

« En cas d’infractions prévues aux livres II ou III du code pénal, au chapitre III du titre III du livre IV du même code ou par la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse commises à l’encontre d’une personne investie d’un mandat électif public en raison de ses fonctions ou de son mandat, peuvent exercer les droits reconnus à la partie civile, si l’action publique a été mise en mouvement par le ministère public ou par la partie lésée, et avec l’accord de cette dernière ou, si celle-ci est décédée, de ses ayants droit :

1° Pour les élus municipaux, l’Association des maires de France, toute association nationale reconnue d’utilité publique ou régulièrement déclarée depuis au moins cinq ans dont les statuts se proposent d’assurer la défense des intérêts de ces élus et, sous les mêmes conditions, toute association départementale qui lui est affiliée ;

2° Pour les élus départementaux, l’Assemblée des départements de France ainsi que toute association nationale reconnue d’utilité publique ou régulièrement déclarée depuis au moins cinq ans dont les statuts se proposent d’assurer la défense des intérêts de ces élus et, sous les mêmes conditions, toute association qui lui est affiliée ;

3° Pour les élus régionaux, territoriaux et de l’Assemblée de Corse, Régions de France ainsi que toute association nationale reconnue d’utilité publique ou régulièrement déclarée depuis au moins cinq ans dont les statuts se proposent d’assurer la défense des intérêts de ces élus et, sous les mêmes conditions, toute association qui lui est affiliée ;

4° Au titre d’un de ses membres, le Sénat, l’Assemblée nationale, le Parlement européen ou la collectivité territoriale concernée.

Il en est de même lorsque ces infractions sont commises sur le conjoint ou le concubin de l’élu, sur le partenaire lié à celui-ci par un pacte civil de solidarité, sur les ascendants ou les descendants en ligne directe de celui-ci ou sur toute autre personne vivant habituellement à son domicile, en raison des fonctions exercées par l’élu ou de son mandat.« 

En cas d’infractions commises à l’encontre d’un élu en raison de ses fonctions ou de son mandat, une assemblée ou une association d’élus pourra donc se constituer partie civile avec l’accord de la victime ou, en cas de décès, de ses ayants droits.

Cette possibilité est étendue aux proches de l’élu, donc les assemblées ou les associations d’élus pourront venir au soutien des proches d’élus victimes de l’une des agressions susvisées, en raison des fonctions exercées par l’élu ou de son mandat.

Jusqu’à cette loi, le Code de procédure de pénal n’autorisait une telle action qu’aux associations « départementale des maires régulièrement déclarée, affiliée à l’Association des maires de France, et dont les statuts ont été déposés depuis au moins cinq ans, peut exercer les droits reconnus à la partie civile dans toutes les instances introduites par les élus municipaux à la suite d’injures, d’outrages, de diffamations, de menaces ou de coups et blessures à raison de leurs fonctions. »

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